Rêves
J'ai entendu dire récemment que les diamants pourraient être ni plus ni moins des sortes d'éclats de météorites ou d'étoiles, arrivés sur terre, venus se nicher au sein de la pierre :
“Les diamants peuvent se former par l’impact de météores. En fait, les gemmologues ont utilisé les informations provenant des diamants trouvés sur les sites d’impact de météorites pour déterminer les conditions qui peuvent contribuer à leur croissance en laboratoire.”
Joallerie Seijna sur leur blog
Plus classiquement parlant, ces mêmes diamants, cristaux de carbone pur, se sont formés sous la surface de la terre, à différents degrés de profondeur. Les deux théories sont tout aussi parlantes pour l'image qui nous concerne. Certains scientifiques affirment aussi aujourd'hui que nous sommes tous faits à 97% de poussières d'étoiles.
Le Petit Prince veille...
Nos nuits recèlent des trésors : elles captent elles aussi des bribes d'étoiles qui viennent s'incruster dans la matière... de nos rêves. Voilà des diamants accessibles à tous...
Nous voilà d'emblée quasiment au coeur de l'imagerie de la “pierre philosophale” – pierre angulaire de la symbolique alchimique.
L'érudit incommensurable qu'était Carl Gustav Jung – non seulement médecin, disciple de la première heure de Sigmund Freud (avec qui il prit plus tard ses distances), participant à la naissance même de la psychologie moderne, homme de science et de l'Esprit - avait étudié in extenso les mythologies et spiritualités de l'Orient comme de l'Occident – tout le champ symbolique infini qu'a développé l'homme au cours de son histoire.
“L'homme de 2 millions d'années”
Dans une interview donnée au New York Times en octobre 1936, Jung disait :
“Dans notre sommeil, nous consultons cet homme âgé de deux millions d'années que représente chacun d'entre nous.”
Parmi toutes ses immenses connaissances, Jung avait acquis, un peu plus tardivement dans sa vie, une profonde compréhension de la très complexe et sybilline symbolique alchimique. Pour Etienne Perrot (traducteur vers le français du Yi King dans la version de Wilhelm, ainsi que de divers ouvrages de Jung, et auteur de nombreux livres), Jung est celui qui a purement et simplement repris le flambeau de l'Alchimie, cette tradition spirituelle passée de l'Orient antique (Chine, Egypte...) en Occident dès le Moyen Âge. Pour être accepté de la communauté scientifique, Jung avait dû rester toute sa vie durant très circonspect sur son chemin spirituel personnel... Il a nourri de cette richesse intérieure son approche de l'espace que nous visitons tous, toutes les nuits: le royaume des songes.
C'est en effet en très grande partie sur l'interprétation des rêves – tout comme
Freud, mais dans une autre perspective – que Jung appuyait son travail de la
psychologie des profondeurs.
Les rêves... clés de cette face cachée de la lune, du monde intérieur présent en
chacun de nous, autant dans son aspect individuel que par sa part collective :
l'inconscient.
En notant nos rêves pour nous familiariser avec cette dimension qui nous échappe, et en les “travaillant” .... peuvent nous en être révélés quelques secrets. Nous pouvons passer à côté toute une vie durant – ignorant ou nous protégeant de ce vaste univers qui est notre profondeur et qui contient les plus riches strates de notre être. Notre monde conscient, enserré dans ses convictions “rationnelles”, est mû par des motifs et schémas habituels, des certitudes parfois un peu étroites.
Si l'on souhaite accéder à la Voie de la transformation, telle que la présente par
exemple E. Perrot, accomplir le travail d'individuation que nous a légué C.G. Jung, et intégrer notre “petit moi” dans le “grand Soi” - les songes nous seront le plus
précieux des guides.
C'est grâce à une formation diplômante tout au long de l'année 2022 auprès du Jung Centre Ireland, de trois années d'analyse didactique jungienne (curieusement, à Vienne, la ville de Freud ! ainsi sont faites les coïncidences...) et d'un travail de six années sur les rêves auprès d'interprètes dans la lignée de Perrot, que je me sens désormais prête à proposer ce type de travail d'interprétation des rêves, m'inscrivant très modestement dans le sillage qu'ont tracé C.G. Jung et ses disciples.
J'ai la joie d'avoir pu rejoindre en 2025 l'AFO, Association Française d'Onirologie,
fondée par l'analyste jungienne Léa Le Gall.